Au fur et à mesure de la gestation, la poulinière voit ses besoins changer, il est donc essentiel de lui porter une attention toute particulière. La supplémentation au cours des différentes phases de la gestation doit donc être calibrée avec soin afin de répondre à ses besoins mais également à ceux de son poulain tout en évitant les carences ou les excès. Quelles sont les étapes de la gestation de la jument ? Quelles sont ses besoins ? Et comment les contenter ? Rekor vous dit tous !
Évolution de la gestation de la jument : les différentes phases
Les 2 premiers mois
Au cours du premiers mois, le fœtus se construit et passe du stade embryonnaire au stade fœtal. A ce moment-là, le futur poulain ne pèse que quelques grammes et mesure plus ou moins 1 cm.
Au cours du 2ème mois la différenciation sexuelle apparait et la croissance s’amorce véritablement. Le fœtus mesurera alors 5 à 7 cm, et pèsera 15 à 20 gr.
Du 3ème au 6ème mois
À 3 mois, le poulain mesure environ 14 cm : le fœtus a doublé de taille et son poids est multiplié par 10 par rapport au 2ème mois. Entre le 3ème et le 5ème mois, ses organes croissent rapidement et les sabots se forment, les globes oculaires ou encore le squelette commencent à se former.
De la conception au 6ème mois, le poulain atteindra à peine 20% de son poids de naissance ! Il pèsera alors 5kg et mesurera seulement 50 cm.
Du 7ème au 11ème mois
À partir du 7ème mois, la croissance du fœtus s’accélère. Mais c’est au cours des trois derniers mois de gestation, que la phase de croissance sera la plus marquante. Le futur poulain passera de 10 kg à environ 50 kg et sa taille augmentera de + de 50 cm.
Les organes internes quant à eux seront complètements formés, le poil recouvrira l’ensemble du corps et la crinière aura déjà poussé. Le poulain sera prêt à naître !
Les apports en fin de gestation :
Au cours du dernier trimestre de la gestation, la croissance du fœtus est donc beaucoup plus importante, entraînant ainsi une augmentation considérable des besoins chez la poulinière. On notera donc :
- Que l’augmentation des besoins énergétiques de la poulinière pendant cette période, seront de l’ordre de +20 à + 25%.
- Que les besoins en protéines augmenteront eux jusqu’à +80% pendant cette même période.
- Et que les besoins en minéraux et vitamines, vont également s’intensifier, avec la répartition suivante :
- Le calcium et le phosphore sont plus que doublé au cours de la deuxième moitié de la gestation ;
- Les besoins en vitamines A et E vont croitre de plus de 60%
- Et ceux en vitamines D seront de + 80 %
Attention toutefois à ne pas tomber dans l’excès car cela serait tout aussi nocif qu’une carence !
L’importance des protéines
L’utérus, le placenta, le foetus : tous sont fortement “chargés” en protéines et ont donc un besoin protéinique conséquent. Alors afin de ne pas épuiser les réserves de la jument, et en vue de favoriser la production d’un lait nutritif, l’apport en protéines constitue un réel levier dans la bonne marche des choses.
Cependant, il faut retenir qu’en raison de la place occupée par le fœtus notamment sur la fin de la gestation, la capacité d’ingestion n’augmente elle que de 30%. Il ne s’agira donc pas d’augmenter la ration indéfiniment pour subvenir aux besoins de la mère et de son poulain.
Ainsi l’apport nutritionnelle en protéines sera réellement important et la qualité des protéines, caractérisée par la teneur en Acides Aminés Indispensables comme la lysine et la méthionine devra être prise en compte.
Conséquences de carences nutritionnelles pour la mère et le poulain
Carences protéiniques et énergétique :
Affectation de l’état corporel de la jument : L’organisme de la mère pour répondre aux besoins du fœtus va piocher dans ses réserves causant ainsi un amaigrissement de la poulinière car l’apport protéinique n’aura pas été suffisant.
Incidence sur développement du fœtus et du poulain : un retard de croissance, un développement physique disparate, des affections ostéo-articulaires juvéniles…
Carences phospho-calciques :
Si l’apport en calcium n’est pas suffisant, la poulinière va puiser dans ses réserves pour assurer la croissance du poulain. La jument pourra alors présenter une décalcification osseuse et connaître une fragilisation du squelette. Le poulain quant à lui sera soumis à une fragilité osseuses accrue.
Carences vitaminiques :
Une carence en vitamine D aura des conséquences néfastes sur l’assimilation du calcium et du phosphore, entrainant ainsi une mauvaise minéralisation des os. Une carence en vitamine A engendrera un mauvais développement osseux et ophtalmique.
Récap : Comment complémenter avant et après la mise bas ?
Vous l’aurez compris, il est donc recommandé d’apporter alimentation adaptée afin que le poulain puisse se développer correctement, mais aussi pour que la mère puisse stocker assez d’énergie pour subvenir aux besoins du poulain et rester en bonne santé.
Vous pouvez alors, en plus de sa ration ajouter des compléments alimentaires type :
- CMV afin d’apporter toutes les vitamines, minéraux, et oligo-éléments nécessaires au bon déroulement de la gestation.
- Un apport protéinique notamment des Acides Aminés Indispensables comme la lysine et la méthionine afin de ne pas épuiser les réserves de la jument